


Pana Po'o
D'après "Le Horla" de Guy de Maupassant
PANA PO'O
Théâtre / Magie Nouvelle



Pana Po’o: Mot hawaïen qui n’a pas d’équivalent en français et qui désigne le fait de se gratter la tête pour se rappeler de quelque chose.
Enfant, j’ai vu un fantôme. Ce souvenir est en moi, bien ancré. Une forme blanche, terrifiante, qui se tenait en haut des escaliers, dans la maison de ma grand-mère, en plein jour. Je me suis alors caché derrière un rideau, attendant qu’elle disparaisse. Quand je suis sorti, plus rien, mais j’étais certain de ce que je venais de voir. Seulement, un doute m’envahit aujourd’hui : Ai-je véritablement vécu cette scène ou était-ce là la volonté d’un enfant de s’inventer des histoires pour contrer l’ennui.
J’ai beau me gratter la tête pour mieux me rappeler, rien n’y fait : le doute persiste.
Le doute, c’est également ce qui envahit le personnage dans PANA PO’O.
Tiraillé en permanence entre la conviction qu’il existe autour de lui une créature qui veut sa fin et la sensation qu’il est en train de devenir fou, victime de ses propres pensées délirantes.
Une chose est sûre, c’est un homme qui a peur.
Peur de ce qui l’entoure, d’un quotidien trop pesant, d’une solitude qui le ronge peu à peu. Peur de l’autre qu’il ne connaît pas, qu’il ne voit pas mais qu’il désigne comme un ennemi. Peur de l’avenir incertain.
Peur de ces propres faiblesses, angoissé de n’être, finalement, qu’un Homme.
Je voulais parler de fantômes, de créatures invisibles, de surnaturel afin de questionner nos croyances. Pourquoi croyons-nous ou ne croyons-nous pas à l’invisible? Pourquoi existe-t-il chez l’homme ce besoin irrépressible de comprendre l’incompréhensible. Et s’il existait autour de nous des choses que nous ne voyons pas parce que nos sens ne nous le permettent pas? Qu’appelons-nous réalité?
Qu’advient-il lorsqu’un homme se sent trop faible pour combattre ce qui l’entoure? Le Horla n’est il rien d’autre qu’un double fantasmé?
Dans PANA PO’O, le fantastique surgit dans le réel, l’autre - le Horla - ou appelez le comme bon vous semble - s’empare du plateau, du public, comme s’il voulait que chacun sache qu’il existe. Peut-être même l’avez-vous déjà vu? Senti, non loin de vous, son souffle proche de votre oreille?
QUENTIN CABOCEL
PANA PO'O
Texte
d'après "Le Horla"de Guy de Maupassant
Durée : 50 minutes
À partir de 10 ans
Mise en scène : Quentin CABOCEL / Louise CAQUEL
Conception Magique / Jeu : Quentin CABOCEL
Création Sonore : Simon CREMEL
Création Lumière : Polo LEBLAN
Création illustrations : Jeanne MENTREL
Production : Compagnie Ex Nihilo
Avec le soutien de l’association « Les comédiens de l’Horizon » de Seichamps.
Avec l’aide du Centre Pablo Picasso de Blénod lès Pont à Mousson / la ville de Tomblaine / la MJC des 3 maisons de Nancy.